Table de matière:
- 1. Le Béton Précontraint : Une révolution dans la construction
- 2. Principe de la précontrainte
- 3. La prédalle : un élément clé dans le BTP moderne
- 4. Dalle alvéolée : une solution sans étai pour les grandes trames
- 5. Fabrication des prédalles : Un processus de précision
- 6. Pose des prédalles sans étai : gestion des portées et sécurité
- 7. Prédalle et résistance au feu
- 7.1. Calcul de la résistance au feu pour un plancher en appui libre
- 7.2. Résistance au feu pour un plancher en continuité
- 7.3. Solution par le coffrage : Cas des dalles alvéolées
- 7.4. Prédalle acoustique : gestion du bruit
- 7.5. Réduction des bruits aériens et d'impact
- 7.6. Exemple d’isolation avec une dalle de 18 cm d’épaisseur :
- 8. Prédalle thermique : isolation et consommation énergétique
- 9. Planification et Hypothèses de Calcul pour la Mise en Œuvre des Prédalles :
- 10. Mise en œuvre des prédalles : procédure et précautions
- 11. Étaiement des prédalles : conseils pratiques pour le réglage des étais
- 12. Stockage et manutention des prédalles
- 13. Pose des prédalles : avec ou sans étai
- A retenir :
1. Le Béton Précontraint : Une révolution dans la construction
Le béton précontraint est une technique majeure dans le secteur du BTP, particulièrement utile pour la réalisation d’ouvrages nécessitant une grande résistance. Cette méthode a été développée par Eugène Freyssinet dans les années 1930. D’abord utilisée pour les grands ouvrages tels que les ponts et centrales nucléaires, la technique de post-tension s’est ensuite étendue dans les années 1950 à des éléments plus petits, comme les dalles et prédalles, avec la méthode de pré-tension.
2. Principe de la précontrainte
Le béton précontraint est une technique qui permet d’augmenter la résistance des éléments en béton en les mettant sous tension avant l’application des charges. Cette méthode est utilisée pour éviter l’apparition de fissures et pour améliorer la capacité portante des structures.

2.1. Comment fonctionne la précontrainte ?
Imaginez que vous avez un élastique tendu entre deux points. Cet élastique est en tension. Si vous ajoutez du poids au centre, il aura tendance à s’affaisser, mais comme il est déjà tendu, il résistera mieux à cette charge. Le principe de la précontrainte dans le béton fonctionne de manière similaire : avant même que le béton ne soit soumis à des charges, on y applique une force de tension interne pour l’aider à mieux résister.
Concrètement, on tend des câbles en acier dans le moule de béton (avant ou après le coulage, selon la technique utilisée). Une fois que le béton est solidifié, on libère cette tension, ce qui permet au béton de « se contracter » et de résister aux forces extérieures.
2.2. Pré-tension et Post-tension
Pré-tension : Les câbles en acier sont tendus avant que le béton ne soit coulé. Une fois le béton durci, on libère la tension des câbles, créant une compression dans le béton.
Post-tension : Le béton est d’abord coulé avec des gaines vides, puis les câbles sont tendus et ancrés après que le béton ait durci. Cette technique est souvent utilisée dans les grandes structures comme les ponts.
2.3. Avantages de la précontrainte
L’avantage principal de cette méthode est d’augmenter la capacité du béton à supporter de grandes charges, tout en minimisant les fissures. La compression préliminaire créée dans le béton permet de compenser les forces de traction qui apparaissent lorsque des charges sont appliquées.
3. La prédalle : un élément clé dans le BTP moderne

3.1. Un élément de qualité constante
Les prédalles en béton précontraint sont fabriquées en usine avec des contrôles rigoureux. Chaque prédalle est précalculée et vérifiée par des logiciels de conception spécialisés, assurant une haute précision. Les plans de pose sont également fournis, simplifiant l’organisation du chantier et réduisant les risques d’erreurs humaines. De plus, la sous-face des prédalles est prête à recevoir les finitions conformément aux normes (DTU 59-1 pour la peinture).
3.2. Optimisation de la productivité
L’utilisation de prédalles sur un chantier améliore considérablement l’efficacité. Tous les détails singuliers, comme les trémies, les ouvertures ou les réseaux électriques, sont déjà pris en compte lors de la conception. Cela permet de réduire les délais d’installation et d’éliminer les risques de mauvaise coordination entre les différents acteurs du chantier. Le coût au mètre carré de plancher est ainsi maîtrisé.
3.3. Sécurité renforcée sur le chantier
Les prédalles participent également à la sécurité des chantiers. Le travail est plus organisé, avec moins de matériel encombrant. De plus, les prédalles intègrent déjà les armatures nécessaires, réduisant les risques d’erreurs dans le placement des renforts.

4. Dalle alvéolée : une solution sans étai pour les grandes trames
Les dalles alvéolées en béton précontraint sont particulièrement adaptées aux bâtiments à grandes trames, comme les parkings ou les bâtiments commerciaux. Elles permettent de couvrir de grandes surfaces sans recours à des étais, réduisant ainsi les délais et les coûts de construction.
Ces dalles sont obtenues par un processus de forte compression du béton et d’extrusion, offrant des surfaces lisses prêtes à recevoir des finitions ou des isolants. Elles conviennent à une variété d’applications et permettent d’optimiser l’espace libre à l’intérieur des bâtiments.
5. Fabrication des prédalles : Un processus de précision
La fabrication des prédalles en béton précontraint est un processus industriel rigoureux qui combine deux matériaux essentiels : l’acier et le béton. Chaque étape vise à garantir des éléments de haute résistance, adaptés aux contraintes des chantiers modernes.

5.1. Armatures de précontrainte
Les armatures de précontrainte sont des fils d’acier de 5 mm de diamètre, spécialement conçus pour offrir une résistance exceptionnelle. Ces fils appartiennent à la classe 1860 MPa, ce qui signifie qu’ils peuvent résister à des tensions très élevées avant de se déformer. En pratique, cela leur permet de supporter d’importantes charges sans compromettre la solidité de la prédalle.
Ces fils sont soumis à une basse relaxation, ce qui signifie qu’ils ne perdent presque pas leur tension avec le temps, assurant ainsi une longue durée de vie et une stabilité des structures. Ils sont agréés par des instances telles que la Commission Interministérielle de la Précontrainte, ce qui garantit leur qualité.
5.2. Armatures de répartition
En complément des fils de précontrainte, les prédalles intègrent des armatures de répartition, qui assurent une meilleure distribution des charges à travers la structure. Ces armatures peuvent être sous forme de treillis soudés ou de barres indépendantes en acier à haute adhérence. Elles sont posées perpendiculairement aux fils de précontrainte pour renforcer la solidité de l’ensemble.
5.3. Crochets de levage

Les crochets de levage sont également intégrés aux prédalles pour faciliter leur manutention sur le chantier. Ils sont fabriqués en acier doux FeE235, un matériau qui combine solidité et flexibilité, essentiel pour garantir une manipulation sécurisée des prédalles. Ces crochets sont conçus pour être robustes et bien répartis sous la prédalle, afin de supporter les charges dynamiques lors du levage.
5.4. Armatures de couture
Ces armatures, également appelées « grecques », sont de petites barres d’acier en forme de sinusoïde, qui assurent l’union solide entre les prédalles et le béton coulé sur chantier. Elles sont indispensables dans les zones soumises à de fortes charges ou à des effets dynamiques, car elles garantissent la monolithisme de l’ensemble, c’est-à-dire qu’elles permettent de transformer l’ensemble en une seule pièce uniforme.
5.5. Béton des prédalles
Le béton utilisé pour la fabrication des prédalles est un mélange précis de granulats de tailles 5 à 15 mm, associé à une dose de ciment variant entre 400 et 450 kg/m³. Ce béton est spécialement formulé pour atteindre une résistance minimale de 25 MPa au moment de la détente des fils de précontrainte (juste après leur mise sous tension). Après 28 jours de durcissement, la résistance du béton atteint au moins 50 MPa, garantissant ainsi des prédalles extrêmement résistantes et durables.

6. Pose des prédalles sans étai : gestion des portées et sécurité
Lorsqu’on installe des prédalles sans l’utilisation d’étais, il est essentiel de prendre en compte l’épaisseur des prédalles ainsi que la portée des planchers. Cette technique permet de gagner du temps sur le chantier, mais nécessite un calcul rigoureux pour garantir la sécurité et la stabilité de la structure.
6.1. Épaisseur des prédalles
L’épaisseur des prédalles varie en fonction de la portée qu’elles doivent couvrir et des charges qu’elles auront à supporter. Pour des portées de petite à moyenne envergure, l’utilisation de prédalles sans étai est courante. Cependant, pour des portées plus importantes, des dispositions spécifiques doivent être prises pour assurer la stabilité.
Voici un tableau des épaisseurs recommandées en fonction des portées des planchers :

6.2. Cas de très grande portée avec une seule file d’étais
Dans les situations où la prédalle ne peut pas couvrir une grande portée sans étai et que l’utilisation de plusieurs files d’étais complique la mise en œuvre ou le contreventement, il est possible d’opter pour une prédalle d’épaisseur réduite.
Procédure de pose :

- Pose initiale sans étai : La prédalle est d’abord posée seule, sans étai intermédiaire, ce qui permet aux ouvriers de se déplacer en toute sécurité sur la dalle.
- Ajout d’un étai central : Une fois la prédalle en place, un étai central est installé sous la dalle, à l’inverse de la méthode classique où les étais sont positionnés en amont de la pose.
- Coulage du béton de deuxième phase : Après la vérification de la sécurité de la structure et la mise en place des étais, le béton de compression peut être coulé, créant ainsi une structure solide et continue.
Ce procédé exige un calcul spécifique pour s’assurer que la prédalle peut supporter les charges avant et après le coulage du béton.
7. Prédalle et résistance au feu
La résistance au feu des prédalles est un critère essentiel, particulièrement pour les planchers des bâtiments à usage public ou résidentiel. La norme DTU-FEU Béton P 92-701 et le CPT-II-Prédalle fournissent des directives précises pour assurer la stabilité des prédalles en cas d’incendie.
7.1. Calcul de la résistance au feu pour un plancher en appui libre
Les prédalles standard assurent une résistance au feu suffisante pour des degrés coupe-feu d’une heure. Cela est généralement suffisant pour la plupart des bâtiments résidentiels et commerciaux.
Pour des exigences de coupe-feu plus élevées, par exemple 2 à 3 heures, plusieurs solutions sont envisageables :
- Augmenter l’épaisseur de la prédalle ainsi que l’enrobage des fils de précontrainte.
- Ajouter des armatures de précontrainte supplémentaires dans la dalle.
- Installer des armatures complémentaires à l’intérieur de la prédalle ou les poser sur site avant le coulage de la dalle de compression.
Ces options permettent d’améliorer la résistance au feu sans trop complexifier les opérations sur le chantier.
7.2. Résistance au feu pour un plancher en continuité
Dans le cas d’un plancher continu (c’est-à-dire sans rupture au niveau des appuis), les moments sur les appuis jouent en faveur de la stabilité en cas d’incendie, à condition que les armatures en chapeaux restent froides. Cela prévient la perte de résistance de ces armatures, assurant ainsi la continuité structurelle même en cas d’incendie prolongé.
7.3. Solution par le coffrage : Cas des dalles alvéolées

Lorsque l’on utilise des dalles alvéolées, il est parfois nécessaire de prendre des mesures supplémentaires pour garantir la solidité de la structure, notamment en cas de portées importantes ou de charges élevées. La solution par le coffrage permet de renforcer les dalles tout en minimisant les risques de rupture des armatures en chapeaux.
7.3.1. Conditions d’application de la solution par coffrage
Si la dalle présente une épaisseur suffisante, il est possible d’éviter que les armatures en chapeaux, situées sur les appuis, ne subissent de contraintes trop élevées qui pourraient entraîner leur rupture en cas de charge excessive. Le calcul de la structure ne prendra alors en compte que les charges supportées par le plancher.
7.3.2. Compatibilité des nuances d’acier
Pour appliquer cette solution, il est crucial de vérifier la compatibilité des nuances d’acier des chapeaux (notamment des armatures en acier HA, Adx, ou T.S.) avec l’épaisseur de la dalle et la portée entre les différents appuis. Cela garantit que les armatures ne subiront pas de déformations critiques sous l’effet des charges appliquées sur la dalle.
7.3.3. Références réglementaires
Le CPT-II (Cahier des Prescriptions Techniques) et le DTU-FEU (Document Technique Unifié) fournissent des directives claires concernant la mise en œuvre de cette solution. Plus précisément, l’article 2.2 de l’Annexe V du CPT-II, issu du DTU-FEU, donne toutes les indications nécessaires pour réaliser les calculs appropriés, en tenant compte des caractéristiques thermiques et des conditions de résistance au feu de la dalle alvéolée.
7.4. Prédalle acoustique : gestion du bruit
Les prédalles offrent également des solutions intéressantes pour l’isolation acoustique des bâtiments. Selon la loi de masse, plus une dalle est lourde, plus elle réduit les bruits aériens et d’impact.
7.5. Réduction des bruits aériens et d’impact
Pour améliorer encore plus l’isolation, il est possible d’utiliser une dalle flottante coulée sur un matériau résilient, ou d’ajouter un revêtement de sol performant. Par exemple, un revêtement classé ESA3 (ΔLw compris entre 17 et 21 dB) peut réduire le niveau sonore d’une dalle d’au moins 17 dB.
7.6. Exemple d’isolation avec une dalle de 18 cm d’épaisseur :
- Dalle seule : 74 dB
- Dalle + revêtement ESA 3 : 53-57 dB
Ces solutions permettent de répondre aux exigences d’isolation acoustique réglementaire, notamment dans les bâtiments d’habitation ou à usage tertiaire.
Exemples :
Pour dalles de 18 : Ln = 74 dB.
Pour dalles de 18 + revêtement ESA 3 : 53 dB<Ln<57 dB
Exemple d’isolation réglementaire :

8. Prédalle thermique : isolation et consommation énergétique
En plus de leurs avantages mécaniques, les prédalles contribuent à l’efficacité énergétique des bâtiments. Le coefficient Ubât permet de mesurer les déperditions thermiques à travers les planchers. Il dépend de la zone climatique où se trouve le bâtiment et de la qualité des matériaux utilisés.
8.1. Calcul de la déperdition thermique
Le Ubât est le coefficient de déperdition thermique, exprimé en W/m².K, qui évalue la performance énergétique des planchers. Par exemple, dans les zones climatiques H1 et H2, le coefficient de référence pour les planchers bas est de 0,36 W/m².K, tandis qu’en zone H3, il est de 0,43 W/m².K. Ces valeurs permettent de réduire la consommation énergétique des bâtiments.
8.2. Confort d’été
En période estivale, la température intérieure des bâtiments doit être inférieure ou égale à une température conventionnelle de référence (Ticréf), pour assurer un bon confort thermique, même sans climatisation. Les prédalles contribuent à maintenir cette température grâce à leur capacité d’isolation thermique.
8.3. Les « garde-fous » de l’isolation thermique : exigences minimales à respecter
Dans tout projet de construction, il est essentiel de respecter certaines performances minimales en matière d’isolation thermique pour garantir une efficacité énergétique optimale. Ces performances concernent à la fois les parois, les baies, et les divers équipements du bâtiment, tels que les systèmes de chauffage, de ventilation, d’eau chaude sanitaire, de climatisation, ainsi que les protections solaires. Les exigences minimales sont définies dans le Titre III de l’arrêté, qui fixe les normes de base à respecter.
8.3.1. Isolation thermique des planchers : coefficients de transmission thermique (U)
L’isolation thermique des planchers, comme d’autres éléments en contact avec l’extérieur ou des volumes non chauffés (vide sanitaire, parking collectif, comble, sol), est mesurée à l’aide d’un coefficient de transmission thermique, noté U (exprimé en W/m².K). Ce coefficient représente la capacité d’une paroi à laisser passer la chaleur. Plus la valeur de U est faible, meilleure est l’isolation.
- Plancher bas donnant sur un vide sanitaire : Le coefficient Up maximal est fixé à 0,43 W/m².K.
- Plancher sous combles : Le coefficient Up maximal est de 0,30 W/m².K.
Ces valeurs garantissent une isolation thermique suffisante pour limiter les pertes énergétiques et assurer un confort thermique à l’intérieur du bâtiment.
8.3.2. Limitation des ponts thermiques : coefficient ψ
Les ponts thermiques représentent les zones d’un bâtiment où l’isolation est moins efficace, généralement au niveau des jonctions entre deux parois (par exemple, à la liaison entre une dalle et un mur). Pour réduire ces pertes de chaleur, le coefficient de transmission thermique linéique, noté ψ, doit respecter des valeurs maximales bien définies pour chaque type de bâtiment :
- Maisons individuelles : 0,99 W/m.K
- Autres bâtiments d’habitation : 1,10 W/m.K
- Bâtiments tertiaires : 1,35 W/m.K (à partir du 01/01/2004)
Le respect de ces valeurs limite les déperditions énergétiques dues aux ponts thermiques, garantissant ainsi une meilleure performance énergétique globale du bâtiment. Ces normes sont des garde-fous essentiels pour assurer la conformité des bâtiments aux exigences thermiques en vigueur.
9. Planification et Hypothèses de Calcul pour la Mise en Œuvre des Prédalles :
Une planification rigoureuse est essentielle à la réussite de tout projet de construction. Avant la pose des prédalles, il est crucial de définir clairement les hypothèses de calcul qui influencent toutes les étapes de l’installation. Cette image montre un exemple de document utilisé par les bureaux d’études pour capturer les détails critiques tels que les charges d’exploitation, les caractéristiques des matériaux, et les spécifications des armatures. Ces informations garantissent que chaque phase du projet est bien prévue et exécutée selon des critères précis, minimisant ainsi les risques et optimisant la performance structurelle.

10. Mise en œuvre des prédalles : procédure et précautions

La mise en œuvre des prédalles requiert une organisation précise et le respect strict des règles de l’art pour garantir la solidité et la sécurité de la structure. La préparation du chantier, le réglage des étais, la pose des prédalles et la vérification de l’étaiement sont des étapes essentielles pour assurer la stabilité de l’ensemble.
10.1. Étape 1 : Préparation et réglage des étais
Avant de poser les prédalles, les étais doivent être correctement installés et ajustés en fonction de la configuration du chantier. Il est important de distinguer :
- Étais de rive : pour soutenir les bords extérieurs des prédalles.
- Étais centraux : pour soutenir les parties intermédiaires, lorsque nécessaire.
Le dimensionnement des étais doit respecter les règles de l’art et s’adapter aux charges prévues, afin de garantir la stabilité de la structure pendant les différentes phases de construction.
10.2. Étape 2 : Pose des prédalles
Une fois les étais réglés, la pose des prédalles peut commencer en suivant le plan de pose fourni par le bureau d’études. Ce plan détaille :
- Les positions exactes des prédalles.
- Les ouvertures et trémies à prévoir.
- La disposition des armatures complémentaires, comme les fers de liaison et de couture.
Les prédalles sont ensuite posées sur les appuis prévus, avec un soin particulier pour assurer leur bon positionnement et éviter tout déplacement accidentel. Après cela, il est important de vérifier l’étaiement une dernière fois avant de poursuivre.
10.3. Étape 3 : Installation des réseaux et des inserts
Après la pose des prédalles, les armatures complémentaires sont mises en place conformément au plan. Cela inclut l’installation des pieuvres électriques et des inserts prévus pour intégrer les différents réseaux techniques (électricité, plomberie, etc.). Cette étape est cruciale pour éviter de devoir effectuer des modifications après coup, ce qui pourrait endommager la dalle ou ralentir les travaux.
10.4. Étape 4 : Coulage de la dalle de compression
Une fois toutes les installations terminées, le coulage de la dalle de compression peut être effectué. Ce bétonnage permet de créer une surface uniforme et de renforcer la solidité de l’ensemble. Avant cette opération, il est recommandé de vérifier à nouveau que les étais sont bien en place et correctement réglés pour éviter tout risque de fléchissement pendant le coulage.
11. Étaiement des prédalles : conseils pratiques pour le réglage des étais
Les étais doivent être réglés de niveau avec les appuis, que ce soit pour les appuis de rive ou les appuis centraux. Il est crucial de s’assurer que les étais sont correctement ajustés avant de procéder au coulage du béton de compression, afin d’éviter tout affaissement ou déséquilibre.

Dans le cas de prédalles avec isolant en sous-face, il est impératif de placer un madrier d’une largeur minimale de 20 cm entre l’étai et l’isolant pour éviter le poinçonnement de l’isolant. Cette précaution protège l’isolant des déformations qui pourraient altérer son efficacité thermique.
12. Stockage et manutention des prédalles
Le stockage et la manutention des prédalles sur le chantier nécessitent des précautions pour garantir leur intégrité et la sécurité des ouvriers.

Voici les consignes à respecter :
- Stockage des prédalles : Les prédalles doivent être stockées sur des appuis en béton soigneusement réglés de niveau ou sur des lisses d’étai en bois contre les appuis. Cette disposition assure la stabilité des prédalles pendant la manutention et évite les risques d’accidents.
- Manutention des prédalles : Les opérations de manutention doivent être effectuées avec soin pour éviter toute déformation ou casse des éléments en béton. Des crochets de levage adaptés doivent être utilisés pour soulever les prédalles en toute sécurité.
- Traçabilité et gestion des prédalles : l’importance de l’étiquetage : Pour assurer une gestion efficace des prédalles sur le chantier, chaque élément est méticuleusement étiqueté. Cette étiquette contient des informations cruciales telles que l’usine de fabrication, le chantier de destination, l’entreprise responsable, ainsi que des détails spécifiques à la prédalle comme son repère, les dimensions, le poids, et le nombre de fils utilisés. Cet étiquetage rigoureux facilite non seulement le suivi précis des prédalles, mais garantit également que chaque composant est utilisé conformément aux spécifications techniques prévues, réduisant ainsi les erreurs et les retards sur le chantier. Voici un exemple d’étiquette utilisée pour le suivi et la gestion des prédalles :

13. Pose des prédalles : avec ou sans étai
13.1. Pose avec étai
Lorsque la pose avec étai est nécessaire, le repos de la prédalle sur les appuis doit respecter les dimensions minimales suivantes :
- Sur appui porteur en béton banché : Un repos minimum de 2 cm est requis.
- Sur mur maçonné et dressé : Le repos doit être de 4 cm minimum.
Cette méthode est particulièrement adaptée aux situations où les charges sont élevées ou lorsque la portée est importante.
13.2. Pose sans étai
Dans le cas d’une pose sans étai, des précautions supplémentaires doivent être prises pour s’assurer que les prédalles sont correctement soutenues par les appuis :
- Sur appui porteur en béton banché :
- Repos de 3 cm minimum pour une portée inférieure à 5 m.
- Repos de 5 cm minimum pour une portée supérieure à 5 m.
- Sur mur maçonné et dressé : Le repos doit être de 5 cm minimum, quelle que soit la portée.
La pose sans étai est souvent utilisée pour optimiser le temps de mise en œuvre et réduire les coûts de chantier, mais elle nécessite des appuis solides et bien ajustés.
A retenir :
En conclusion, les dalles alvéolées et le béton précontraint représentent des solutions techniques innovantes et performantes pour les chantiers modernes, offrant une combinaison d’efficacité, de résistance et de durabilité. Que ce soit par l’utilisation de la pré-tension ou de la post-tension, ces techniques permettent de concevoir des structures capables de supporter de grandes charges tout en réduisant les risques de fissures.
De plus, les prédalles et dalles alvéolées, fabriquées avec une grande précision en usine, permettent d’optimiser les délais et les coûts de construction tout en assurant une qualité constante. Leur utilisation contribue non seulement à améliorer la sécurité sur les chantiers, mais aussi à répondre aux exigences de résistance au feu, d’isolation thermique et acoustique, garantissant ainsi des bâtiments conformes aux normes en vigueur.
Ces technologies continueront à jouer un rôle central dans le développement du secteur de la construction, tant au Maroc qu’en Afrique, grâce à leur capacité à répondre aux besoins de projets complexes et variés.